L’Anses veut classer l’amarante de Palmer comme « organisme nuisible »
Pour éviter son établissement en France, l’amarante de Palmer est à surveiller de près. C’est le sens d’un avis de l’Anses publié en décembre 2025 au sujet de cette adventice, qui peut fortement impacter les cultures d’été. Certaines populations sont résistantes au glyphosate.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L’amarante de Palmer, de son nom latin Amaranthus palmeri S.Watson, fait déjà l’objet d’une lutte obligatoire en Espagne et au Maroc. Dans une autosaisine datée du 19 novembre 2025 et validée le 19 décembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande d’inscrire cette adventice comme « organisme nuisible ». En France, aucune réglementation n’existe à ce jour concernant cette espèce.
En maïs, soja, tournesol… Un impact rendement « très important »
Cette plante, aussi appelée quelite, « est une espèce a fort potentiel envahissant ayant un impact très important sur les rendements des cultures d’été (soja, maïs, tomate, oignon, tournesol et dans une moindre mesure luzerne, vergers, vignes) », indiquent les experts de l’Anses.
Ils estiment que la probabilité d’entrée et d’établissement de l’espèce en France métropolitaine est « très élevée ». En Espagne, les produits importés tels que le soja et le maïs pour la fabrication d’aliments du bétail « sont la source avérée et régulière d’introductions d’Amaranthus palmeri (via des lots de soja ou de maïs contaminés par des graines d’Amaranthus palmeri) ». Le potentiel de dissémination est jugé « élevé ».
Des populations résistantes au glyphosate
Autrement dit, l’Anses estime que « le risque phytosanitaire global est élevé ». Cela s’explique notamment par le fait que des populations résistantes à différents herbicides, dont le glyphosate et les inhibiteurs de l’ALS (acétolactate synthase, N.D.L.R), ont été identifiées dans les pays d’où sont importés des produits tels que le soja et le maïs pour l’alimentation du bétail (États-Unis, Brésil) et les pays limitrophes de la France (Espagne et Italie).
Des zones plus à risque que d’autres
À l’échelle de la France, le risque phytosanitaire présente des disparités régionales. Les zones climatiquement favorables selon les 3 modèles utilisés par l’Anses (en rouge sur la carte ci-dessus) sont situées dans le sud du pays, notamment sur les côtes méditerranéennes (Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse) ainsi que dans le Tarn et Tarn-et-Garonne. D’autres zones favorables, plus localisées, se rencontrent dans la région Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté.
Pour une « tolérance zéro »
L’Anse estime qu’il conviendrait de :
- contrôler les lots de soja et de maïs importés et destinés à l’alimentation animale ;
- organiser une surveillance des territoires, en particulier dans les zones favorables à son établissement ;
- élaborer « des mesures d’éradication immédiate en cas de détection, dans une démarche de tolérance zéro à l’établissement d’A. palmeri ».
L’amarante de Palmer, une espèce annuelle à « croissance très rapide » selon l’Anses, germe dès 10 °C au printemps et à l’automne. Son enracinement et « très fort », et elle produit jusqu’à 600 000 graines par pied femelle. Elle produit du pollen allergénique.
D’après l’Anses, A. palmeri est devenue dans les années 2000 « la principale adventice des cultures OGM de maïs et soja aux États-Unis, où les populations résistantes au glyphosate sont déjà présentes dans 28 États et couvrent plusieurs centaines de milliers d’hectares ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :